samedi 28 septembre 2013

La limite des contraires

Il n'existe pas une limite entre dedans et dehors, entre toi et ce qui n'est pas toi. Cette limite est imperceptible parce qu'elle n'existe pas, mais elle est une limite parce qu'elle sert à l'évolution. Pour que l'esprit apparaisse il doit prendre conscience qu’il lui faut une lucidité silencieuse et vigilante d'où toutes les comparaisons ont été bannies.


Apprendre à faire passer son esprit au travers de cette limite, fait qu’il entraîne avec lui des choses encore plus profondes. Si nous voulons évoluer il faut se débarrasser de notre ego.  Souvent c’est la confusion, l’égo raisonne, s’affirme dans la confrontation. Il se justifie ou se détourne de l’appel de la conscience intérieur. La vie sociale nous oblige à vivre à la surface de nous-mêmes. Elle impose l’usage du langage qui est d’abord un moyen d’analyser, de mettre une étiquette, de diviser le flux continu de la conscience.


Dans la résolution des contraires il y a deux aspects : un moi superficiel qui est composé par l’extériorité, par le moi des conventions et des habitudes et l’autre qui est l’esprit authentique de l’intérieur qui révèle une autre dimension à conquérir. Car encore une fois, tout ce qui est en bas, obéit à ce qui est en haut, et la petite cellule dont nous sommes composés subit le même chemin initiatique que l’Univers.

Si l'esprit est essentiellement mobile et fluide, sa vie spirituelle est soumise à un mouvement continuel de rotation qui tend perpétuellement à se perdre à l’extérieur, à s'évaporer dans la région périphérique, si vous voulez découvrir une autre dimension à conquérir, vous devez ramenée votre conscience à l'état de contraction, à l'atome intérieur, à la monade, au point unique du centre comme notre planète sur l’axe même du moyeu central de notre univers.


Dans le domaine de la relation sublime, rien de ce qui existe n’a de contraire, ce qui est, se donne dans une manifestation où l’intériorité vient s’exprimer dans l’extériorité.


Septembre 2013
Photo: Inconnu


3 commentaires:

  1. Bonjour Bruno.

    C'est avec cette notion d'ego, enfin de se débarrasser de l'ego que j'ai du mal.
    Car à part dans la mort physique, je ne comprends pas comme s'en débarrasser tout à fait.
    par exemple, on a beau être le plus altruisme du monde, il restera toujours une parcelle d’ego.
    Dans les besoins fondamentaux, l'instinct de survie, et surtout l'Amour.
    car on a besoin d'être aimé.
    Si on n'a plus du tout d'ego, on devient un cristal glacé que plus rien ne touche.
    Alors certes on atteint peut être d'autres dimensions par l'Esprit.
    Je pense à la Contemplation par exemple.
    Mais crois tu qu'on peut rester toute une vie devant une fleur à simplement la regarder.
    je crains qu'avec la vie terrestre, nous soyons dans une spirale à laquelle tôt ou tard, la réalité nous rattrape et nous oblige à quitter des yeux cette fleur.

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    1. Merci Marie-Hélène pour ton commentaire, et je suis encore d’accord avec toi, j'aime ton raisonnement, je dirais juste qu'il n’est pas question de se débarrasser de son Ego, il s’agit simplement d’introspection, d’un examen de conscience. Non l’égo est utile. Il est moteur, il peut servir à l’évolution. C’est justement cela, rencontrer le paradoxe, trouver la limite des contraires.
      Moi veut dire : ce qui est mien. Cela s’appelle la moïté. D’abord ma pensée à moi et tout ce qui est à moi. L’ego est possessif, car il est le siège de l’appartenance. En vérité, la pensée est pleine de trous. Il y a des espaces entre les pensées et précisément dans ces espaces, nous vivons sous l’emprise de l’identification à l’ego, mais nous ne le remarquons pas. D’où la tension caractéristique que l’ego impose finalement en imposant une continuité de pensée : ce qui s’appelle avoir l’air préoccupé. Occupé avec une pensée que je pense et qui est littéralement moi pensant. Par exemple, et le plus souvent, le mélodrame continuel qui constitue ma vie soi-disant intérieure, qui est plutôt la vie intime de l’ego aux prises avec lui-même. Le mélodrame personnel est un discours continu, celui de mon dialogue intérieur. Le monologue de l’ego. L’ego n’existe que dans son monologue et nulle par ailleurs. L’ego se prend toujours la tête, car il est pensée et une pensée compulsive qui ne cesse de se penser elle-même. La vie sous l’emprise de l’ego est une prise de tête constante !
      Si dans une vision en profondeur, nous pouvions voir ce petit jeu, immédiatement l’ego serait démasqué. Si, coupant la possibilité d’une dérobade temporelle, nous arrêtions le temps psychologique, l’ego n’y survivrait pas. Dans l’intemporel, il n’y a pas de sens de l’ego. Toute agitation mentale prend fin et la respiration de la vie devient plus ample, plus simple, et elle n’a plus rien à voir avec la frénésie et les complications de l’ego. La tension disparaît et le temps chronologique retrouve sa fonction qui est purement pratique. La vie retrouve sa résidence en elle-même dans le maintenant et cesse de continuellement se déporter ailleurs. La pensée ordinaire retrouve aussi sa juste place, qui n’a jamais consisté dans un harcèlement constant de l’existence, mais dans un usage réglé, rationnel, pratique des choses de la vie dans lesquelles il faut procéder avec un tant soit peu de méthode. Sous l’empire de l’ego, le mental est hyperactif, instable, agité et inquiet. L’intellect mis au service de l’ego engendre l’anxiété. Il projette dans le futur toutes sortes de menaces et de craintes, il ronge le présent de manques qui sont sortis de sa propre fabrique. L’ego est parfaitement incapable d’apporter un soin diligent à quoi que ce soit. Il interdit cette coïncidence totale avec l’instant dans laquelle ce qui est fait est bien fait. Ce qui est bien fait est aussi fait avec amour. Pour aimer ce que l’on fait, il faut avoir effacé la traction du temps psychologique, être là totalement à ce que l’on fait, sans aucune distance. Planter un clou avec cette joie simple de faire ce que nous aimons faire. Mettre les carottes, les pommes de terre et le chou dans le saladier. Poser les doigts sur un instrument de musique. Pédaler comme un fou sur une pente ensoleillée. Et même… corriger des copies ! Dans cette détente fantastique, il n’y a pas de sens de l’ego, il y a l’Acte et l’acte se suffit à lui-même. Présent. La Présence réorchestre entièrement l’énergie vitale et elle en distribue même d’avantage que celle que l’ego trouve dans son sens du devoir, ses frustrations, ses efforts pour vouloir être ce qu’il n’est pas..............Amicalement Bruno

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  2. le lâcher prise alors...pour que l'ego nous lâche la grappe. Si je comprends bien.
    Merci pour ces explications sur des notions qui sont difficiles à comprendre.
    Et si je cherche à comprendre, je laisse la part belle à mon ego qui veut toujours tout savoir.
    Amitiés.

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