samedi 24 août 2013

Le doute raisonné

L’esprit humain est constamment exposé à l’erreur. Il peut faire des erreurs de sens, des erreurs de jugement ou de raisonnement. Les apparences sont trompeuses et la question n’est pas simple. Le soleil d’été semble parfois plus gros à l’horizon qu’il ne l’est au zénith et pourtant le soleil ne change pas de taille. Les sens peuvent donc nous tromper, et ce que nous percevons ne nous garantit pas de ce que nous voyons.

L’exercice du doute demande une grande honnêteté intellectuelle. Il ne s’agit pas de douter pour douter, comme par jeu. Il s’agit de reconnaître le vrai en lui faisant passer le baptême du doute.


Aristote disait « L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. » Le mental est ainsi fait, et il peut très facilement argumenter pour ou contre, il peut montrer qu’il existe de bonnes raisons de croire et aussi de bonnes raisons de douter. Autant rejeter en bloc ce petit jeu et avouer de ne pas savoir et ainsi développer la diversité des opinions. La nature elle-même aime la diversité. La diversité est une richesse, car elle nous apprend qu’il est indispensable de regarder les objets de la connaissance humaine de différents points de vue. La diversité des opinions ne fait problème que lorsque les différences sont posées de manière irréductible et conflictuelle. Le doute nous invite à dépasser un point de vue limité, à nous déplacer vers un autre point de vue et à chercher une harmonie plus élevée, là où les contraires deviennent des complémentaires. 

Deux affirmations contraires en apparence peuvent très bien se révéler complémentaires.


Ce n’est pas parce que notre savoir est limité que pour autant nous sommes totalement ignorants. L’erreur elle-même n’existe que par rapport à la vérité. Nous pouvons faire des erreurs et cela n’implique nullement que nous ne pouvons  pas connaître la vérité. Bien sûr, nous pouvons aussi avoir des défaillances de l’attention et juger de manière précipitée parce que notre savoir est parfois incomplet et inadéquat. C’est un acquis que tout esprit intelligent reconnaît d’emblée. L’erreur elle-même a son rôle dans le progrès de la connaissance. Nous pouvons très bien en tirer un enseignement, qui offre l’occasion à l’esprit de corriger ses jugements.

Notre capacité à douter devient alors une quête, celle d’un Graal  laissant une grande part à l’incertitude parce que source de remise en question permanente.

Août 2013
Image ; Eric Stéphane Seeger

Voyez aussi:

2 commentaires:

  1. A n'en point douter, c' est un très beau texte....Merci Bruno, recevez toute ma gratitude, ainsi que Lune Soleil pour le lien.
    Marianne

    RépondreSupprimer
  2. Merci Marianne pour votre commentaire, et merci LuneSoleil d'avoir booster cet article...........Amicalement

    RépondreSupprimer