vendredi 16 août 2013

Libre choix

On conçoit habituellement le libre choix comme la capacité d’agir sans contrainte, ou encore comme la faculté d’effectuer des choix sans y être obligé ni forcé, et non comme un casse tête qui nous obligerais à aller consulter une voyante, parce que nous devons faire confiance aux astres, puisque l’avenir serait déjà écrit.

Certains enseignent, que le destin repose sur une interprétation univoque du temps. Il n’y a qu’une ligne du temps, pas de possible et rien ne peut être neuf. Tout doit donc être prévisible, puisque, par définition, ce qui est neuf est imprévisible. 
C’est Zeus qui l’a décidé. « Tout est écrit sur le grand rouleau ».  
Apprendre à vivre, c’est savoir se résigner à ce que les choses arrivent telles qu’elles arrivent. La fatalité fait son office ! La Lune prévoie le malheur ou le bonheur.

Du coup, nous ne sommes plus responsables de rien, puisque nous ne sommes en fin de compte que des rouages dans une vaste machine, l’horloge de l’univers. Il suffit de l’interpréter de manière simpliste et nous sommes excusés de nos choix puisque nous ne pouvions pas en avoir d’autre ! Si le monde part à la dérive, c’est qu’il ne fait que suivre son cours implacable. Ce qui se produit devait se produire et ne pouvait être différent. Tout ce qui arrive dans l’univers suit la nécessité.

En réalité, ce qui dépend de moi, c’est de prendre les choses comme elles viennent, avec une attitude juste. (Épictète) L’acceptation du Destin n’est pas la résignation pour autant, car c’est le fondement d’une décision juste, basée sur le principe de la réalité. Mais cette position est tout de suite perçue comme hérétique, car elle revient à concéder un pouvoir créateur à l’homme et à supprimer l’Omniscience de Zeus qui ne l’a pas décidé. 

L’homme libre doit conserver sa lucidité devant le réel, son pouvoir de délibération, car s’il perdait toute lucidité et tout pouvoir de délibération, il perdrait du même coup sa liberté. Tout se joue donc au niveau de la disponibilité de l’intelligence. Pour que je puisse juger sainement, il faut que mon intelligence garde son indépendance, observe un retrait et ne soit pas asservie au domaine des sens. C’est là une exigence élevée, mais ce pouvoir nous l’avons encore.

Pour Descartes c’est une évidence incontestable : « il est évident que nous avons une volonté libre qui peut donner son consentement ou ne pas le donner quand bon lui semble, que cela peut-être compté pour une de nos plus commune notions ». La volonté s’appartient à elle-même, parce que la conscience s’appartient à elle-même.

Bref, je renonce à une conception immature, capricieuse et fantaisiste de la liberté de choix.


Aout 2013

Voyez aussi:
Philosophie et spiritualité. http://sergecar.perso.neuf.fr/

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