lundi 21 octobre 2013

Les religions ont-elles le monopole de la spiritualité ?

Par principe, la religion suppose que l’on ne peut pas écouter directement la parole de Dieu, mais seulement suivre l’interprétation des médiateurs de la foi. Pour faire simple les directeurs de conscience pensent que pour avancer dans la résolution des problèmes moraux que se pose l’humanité, il faut appliquer les paroles originelles du texte sacré, et que seule la religion est bonne à partir de leur interprétation. Le problème avec ce raisonnement, c’est qu’il y a toujours des conflits d’interprétations qui condensent les rivalités. Le porte-drapeau que l’on brandit dans toutes les guerres peu alors justifié des atrocités, et devient ainsi le symbole suprême de l’argument d’autorité pour interdire par avance toute réflexion.

En résumé c’est la crispation des religions sur elles-mêmes, qui traduit la montée des intégrismes et sert de prétexte à toutes les dominations politiques, à tous les actes de barbarie perpétrés par les fanatiques. Enfin, pour que la boucle soit bien fermée, et l’interprétation verrouillée, on accorde l’infaillibilité aux textes sacrés et l’autorité suprême à ceux qui sont en position de direction au sein d’une organisation religieuse.

On peut même aller plus loin en disant que la soumission à la transcendance d’un Dieu, vindicatif, capricieux, coléreux et vengeur n’a rien de spirituel. Nous ne pouvons donc plus accepter ce dogme et cette morale qui ne fonctionnent plus dans notre monde actuel.

Ce ne sont pas les religions qui vont libérer l’homme, mais la connaissance, la connaissance ésotérique, donc aussi la science parce qu’elle en apportera la preuve. La conséquence est donc que l’idée de Dieu de la religion est nécessairement une croyance ancienne, ou une ancienne idée qui essaye de se maintenir. Il y a des millénaires que Dieu ne s’adresse plus aux hommes. La révélation a eu lieu dans le passé : dans la parole de Dieu confiée à Moïse, aux prophètes dans la Bible, dans les paroles de Jésus consignées dans les Évangiles, dans les Sourates données à Mohamed dans le Coran etc. La pratique religieuse, le rituel, effectue une répétition de la révélation première et réaffirme l’appartenance du fidèle à une tradition. On peut tout de même reconnaître qu’il existe des religions moins dogmatiques, des religions fondées sur une théologie de l’humilité. Mais ce ne sont pas ces religions qui font aujourd’hui problème.

La question de Dieu n’est pas du seul ressort de la religion. La question de Dieu est d’abord une question métaphysique. La Foi est une sorte de saut dans l’irrationnel. Il n’y a pas une, mais des révélations. Chacun sa révélation. Il est donc présupposé que les vérités de la foi ne comportent pas d’évidence, voire sont incompréhensibles au regard de la raison. Il peut très bien y avoir une spiritualité en dehors de toute religion établie. La spiritualité ne suppose pas d’organisation qui soit propice à la formation d’un dogme. L’esprit religieux est radicalement différent de l’esprit de la croyance à une religion

Octobre 2013
Photo : Inconnu

Voyez aussi :

Philosophie et spiritualité (Leibniz, Bergson, Spinoza, Krishnamurti )

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